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[Conseils de pro] Le travail du jeune cheval d’endurance

[Conseils de pro] Le travail du jeune cheval d’endurance

par Allan Léon, cavalier d'endurance internationale et éleveur de chevaux aux Écuries du Roc'h

Nous voici devant un jeune cheval destiné à l ‘endurance, notre objectif de travail sera désormais de développer chez lui les bases de la capacité d’endurance du cheval athlète. Tout d’abord, tachons de redéfinir la qualité d’endurance d’un individu : L’endurance est la capacité physique et psychique que possède l’athlète à résister à la fatigue.

L’endurance se révèle donc être l’aptitude de l’individu à tolérer et résister à un seuil de fatigue de plus en plus élevé, au fur et à mesure qu’il gravira les degrés de difficultés (distance + vitesse) des compétitions tout au long de sa carrière sportive, tout en respectant son intégrité physique (contrôles vétérinaires).

Nous verrons donc au travers de cet article comment augmenter cette capacité chez le jeune athlète, à travers son éducation, son dressage et sa musculation tout d’abord, puis sa mise en condition et enfin ses premiers pas vers la compétition.

Avant tout travail préalable, et cela est important, retenez toujours le même principe, pour le travail du jeune cheval, comme pour le débourrage : le passage « au moule » est totalement utopique : l’endurance est la discipline qui exalte l’individu. (E. Ancelet)

Il n’y a pas de règle pré-établie, pas de méthode toute faite, c’est le dialogue avec lui qui vous guidera tout au long de ce parcours de l’apprentissage , soyez à son écoute ….

4 ans : Éducation, dressage et musculation

Éducation :

Calme et droit… Dans son éducation de jeune cheval d’endurance, il faudra tenter de l’habituer à l’inhabituel, c’est à dire lui apprendre à gérer des situations de stress comme celles rencontrées plus tard lors des compétitions : présence de congénères inconnus (plus ou moins calmes), changement de lieu, transport. Pour cela, la randonnée en groupe me semble être la meilleure école.

Dressage et musculation :

Sans chercher le rassemblé ou la réalisation de figures de dressage, l’objectif est de parvenir à obtenir un déplacement léger, symétrique et harmonieux du jeune cheval aux trois allures.

Le galop, allure de base du cheval de haut niveau, sera l’objet d’une attention particulière, l’athlète devant galoper avec aisance, rectitude et souplesse sur les deux pieds. Ce dernier point malheureusement trop souvent négligé et source de boiteries en raison de la fatigue particulière subie par le diagonal « favori » du cheval.

La réactivité du cheval aux aides offre également une maîtrise nécessaire à haut niveau ou dans des circonstances difficiles (changement brutal de direction, terrain irrégulier ou ponctuellement accidenté), limitant ainsi les accidents et permettant de gagner de précieuses secondes.

On cherchera une attitude relativement ouverte (pas de cheval enfermé, encapuchonné, appuyé sur le mors), mais avec une flexion de la ligne du dessus.

Le but est d’obtenir un cheval horizontal mais avec un dos tendu, un garrot soutenu (et non effondré comme on le voit trop souvent) et une décontraction de l’encolure en demandant régulièrement des extensions.

Ceci permet de muscler le dos du jeune cheval en vue des nombreuses heures pendant lesquels il aura à subir un cavalier léger dans sa monte.

La mise en place d’une musculature dorsale bien orientée facilite également l’équilibre et la légèreté du déplacement, permettant de limiter les impacts des membres sur le sol.

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5 et 6 ans : Mise en condition et apprentissage de la compétitions

Mise en condition :

Une fois les bases de la musculation et du dressage établies, le jeune cheval étant à la fois soumis, décontracté et bien orienté, la spécialisation peut être engagée.

Endurance fondamentale :

Durant cette première année de travail d’endurance, le principal objectif est d’acquérir ce que l’on appelle communément le « fond », c’est à dire la capacité à se déplacer lentement et longtemps.

Pour cela, plusieurs possibilités s’offrent à nous : de longues sorties de plus de deux heures dans un pas actif (minimum 7 km/h) en terrain accidenté représente la meilleure option mais demande beaucoup de temps et une localisation géographique adaptée.

Les professionnels utilisent aujourd’hui un marcheur automatique par manque de temps et de personnel.

Cette solution « de facilité » offre cependant la possibilité de soulager le dos et les membres du jeune cheval (absence de cavalier et terrain à la qualité maîtrisée) et de préserver ainsi son appareil locomoteur à condition bien-sûr de ne l’utiliser qu’au pas. Par son côté automatique et répétitif, il oblige le jeune cheval à suivre quoiqu’il arrive le train imposé par le marcheur, sans « bagarre » avec le cavalier et sans changement de rythme et lui apprend à marcher à une vitesse élevée et constante dans une attitude naturellement basse, avec un fort engagement des postérieurs.

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Apprentissage de la compétition :

Loin de vouloir exacerber son instinct de compétition, il s’agit d’une recherche de la décontraction la plus absolue possible. Le jeune cheval doit avoir l’impression de randonner, avec un dossard !!

Tous les aspects de la course sont abordés dans le calme et la patience, afin de dédramatiser, transport, mélange avec d’autres chevaux pas forcément calmes, manipulations vétérinaires, assistance, etc.…

Le jeune cheval doit aborder les premières compétitions de façon ludique, comme une sortie entre amis du même âge (circuit SHF).

Surtout ne jamais le laisser pourchasser les autres concurrents, prendre la fuite ou paniquer lors d’un dépassement. Il doit garder son train coûte que coûte et répondre aux demandes de son cavalier sans se soucier des autres chevaux.

Oublier le chronomètre et les moyennes, ces courses sont un apprentissage et non une compétition et c’est dans cet esprit que les premiers niveaux n’ont pas de classement.

Une fois la décontraction et le respect du train obtenus, les vitesses libres pourront être abordées sans griller les étapes.

Il est en effet bien difficile de « redresser » un cheval qui a pris l’habitude de s’énerver au moindre dépassement, de rattraper tout concurrent visible, de paniquer à la vue des bouteilles d’eau !!!

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