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[Conseils de pro] Conduite et alimentation de la jument gestante

[Conseils de pro] Conduite et alimentation de la jument gestante

par Allan Léon, cavalier d'endurance internationale et éleveur de chevaux aux Ecuries du Roc'h

Dans cet article, nous rappellerons tout d’abord les principes de la digestion chez le cheval, puis nous exposerons les besoins alimentaires spécifiques de la jument gestante, enfin nous évoquerons les conséquences du type d’alimentation sur le développement du poulain.

1. Rappel des principes de digestion des aliments chez le cheval

Le cheval est un herbivore monogastrique, il fait partie de la famille des non-ruminants, au même titre que d’autres espèces comme le lapin. Les aliments passent dans la bouche, lieu de mastication et d’insalivation indispensable, puis continuent vers l’appareil digestif qui se caractérise par un petit volume d’estomac, soit 15 à 18 litres (7 % du volume total de l’appareil digestif) et un intestin bien développe comprenant 3 parties : l’intestin grêle (22 mètres de long), le cæcum (30 à 40 litres) et le gros intestin ou colon flottant (96 litres).

  • L’estomac se caractérise donc par sa faible capacité, il ne se remplit qu’aux 2/3 mais se vidange au fur et à mesure de l’ingestion des aliments. Par conséquent les aliments ne séjournent que quelques heures dans l’estomac, la digestion y est donc limitée, il s’agit plutôt d’une préparation, d’une fragmentation des aliments qui prépare et facilite la digestion intestinale.
  • L’intestin grêle est très long, mais le passage des aliments ne dure que 1 h à 3 heures, la digestion enzymatique y est importante, les aliments y subissent une dégradation par l’action du suc pancréatique, de la bile et des sucs intestinaux. Les sucres, l’amidon, les matières grasses et les matières azotées provenant principalement des aliments concentrés y sont digérés. Ils fournissent à l’animal les éléments indispensables absorbés au travers de la paroi intestinale et acheminent vers le sang : glucose, acides gras longs, protéines, minéraux…
  • Le cæcum et le gros intestin : c’est la partie la plus volumineuse de l’appareil digestif du cheval, les résidus de la digestion enzymatique y séjournent 24 à 48 heures. C’est le lieu de la digestion bactérienne et microbienne des fibres. Elle permet, par un processus de fermentation intense, la transformation des parois végétales en éléments nutritifs énergétiques : les acides gras volatils. Ils peuvent fournir jusqu'à 2/3 de l’énergie totale absorbée dans le tube digestif. Le cæcum représente également une réserve importante d’eau et d’électrolytes. Enfin, les vitamines du groupe B et la vitamine K sont également synthétisées par les micro-organismes puis absorbées dans le gros intestin.
  • Enfin, les déchets de la digestion sont déshydratés et transformés en crottin.

Le placenta est l’unique moyen par lequel le fœtus va recevoir les nutriments (les micro-cotylédons s’engrènent dans l’endomètre de la jument et permettent le transfert des nutriments de la mère au poulain) dont il a besoin pour se nourrir pendant les 11 mois de gestation in utéro.

2. Les besoins du métabolisme de base et du développement du poulain conditionnent l’alimentation de la jument gestante

La croissance et le développement du jeune cheval sont dictés par la génétique tout d’abord, puis par l’alimentation. La prise alimentaire commence bien avant la naissance du poulain. Durant la vie fœtale, le poulain est dès lors tributaire de l’alimentation maternelle. Un bon équilibre alimentaire de la jument gestante apparaît donc essentiel au développement optimal du futur cheval.

Le troisième trimestre de gestation, durant lequel le fœtus gagne 60% de son poids de naissance, est une période particulièrement importante.

Cette croissance accélérée aura entrainé un besoin en nutriments beaucoup plus important pour le fœtus. Par ailleurs, le développement fœtal est influencé par les apports énergétiques et protéiques prodigués à sa mère en fin de gestation.

a) L’énergie

L’énergie est le combustible nécessaire à tous les phénomènes de croissance et de développement cellulaire.

Un déséquilibre énergétique de la ration de la jument et surtout un excès d’énergie porte souvent à conséquence sur le poulinage, et la qualité du lait qui peut entrainer des problèmes de développement chez le poulain.

  • Déficit énergétique

Une sous-alimentation maternelle si elle est temporaire, aura peu de conséquences sur le fœtus. En effet, la mère puisera l’énergie dans ses réserves, on constatera une baisse de son état corporel, mais le développement du fœtus sera normal.

En revanche, après le poulinage, la croissance du poulain est liée à la composition du lait en début de lactation ! Une sous-alimentation de la mère pendant la lactation induit une diminution de la quantité de lait produite et donc une baisse du gain de poids moyen quotidien du poulain.

  • Excès énergétique

Les juments suralimentées pendant la gestation seront sujettes aux problèmes de poulinage : trop de gras comprime l’utérus et oblige souvent le poulain à modifier sa position dans le ventre de sa mère. Les juments trop grasses manquent souvent de tonus musculaire lors du poulinage.

Le lait produit par les juments obèses est aussi trop riche en matière grasse et il est donc mal absorbé par leurs poulains. Les poulains issus de juments obèses ont alors des poids inférieurs aux autres.

b) Les protéines

La valeur protéique d’un aliment chez le cheval s’exprime en Matière Azotée Digestible Cheval (MADC). La teneur en MADC varie d’un aliment à l’autre, par exemple : un foin de prairie aura une valeur variant de 30 à 70 gr de MADC/kg, contre 70 à 90 gr/kg pour un foin de Luzerne, ou encore 89 gr/kg pour l’avoine.

La digestibilité de la matière azotée dépend de son origine. Les MADC issues des aliments concentrés et digérés dans l’intestin grêle de la jument seront mieux assimilées que les MADC provenant de la dégradation enzymatique des fourrages dans le gros intestin par exemple. La jument devra donc consommer des quantités importantes de fourrage de bonne qualité (mélange de graminées et légumineuses) pour satisfaire ses besoins en acides aminés indispensables et assurer le bon développement des tissus du poulain pendant la gestation.

  • Déficit en protéines

Un déficit d’apport protéique entraîne un retard de croissance intra-utérin du poulain.

En effet, chez les poulains, l’os est constitué de près de 20% de protéines, un déficit protéique induit donc un taux de croissance diminué.

La qualité des protéines ingérées est primordiale : La lysine ressort comme étant l’acide aminé limitant de la croissance.

  • Excès protéique

Une ration trop riche en protéines augmente l’excrétion urinaire de calcium et phosphore et à long terme sature les capacités rénales.

La réabsorption minérale est alors diminuée, favorisant les déficits en calcium et phosphore, indispensables à la croissance du poulain.

c) Les minéraux

  • Les macro-éléments

La structure minérale des os du poulain est mise en place pendant sa vie intra-utérine. Le calcium et le phosphore constituent la majorité de la substance anorganique de l’os.

  • Le calcium

L’os est constitué de 99,8% de calcium. 20 à 30% du calcium consommé dans la ration est absorbé par la jument. Cette absorption se fait principalement dans l’intestin grêle. Les besoins en calcium de la jument en gestation puis en lactation sont de 1,5 à 2,5 fois plus élevés que ceux d’un cheval à l’entretien !

  • Le phosphore

Le phosphore est principalement contenu dans les os.

La carence en phosphore dans la ration est très rare, en revanche un excès et/ou un rapport Ca/P inversé peut avoir des conséquences dramatiques sur la structure osseuse du poulain.

Le ratio calcium/phosphore correct, dans l’idéal, doit être Ca/P=1,5 et permet un bon développement de l’appareil ostéoarticulaire du poulain. Les rations très riches en céréales comme l’avoine distribuées sans CMV correcteurs ont souvent un déséquilibre phosphocalcique majeur.

d) Les oligo-éléments

  • Le cuivre

Le cuivre joue un rôle dans la synthèse du tissu osseux. Il est ingéré par la jument, passe le placenta puis est stocké dans le foie du poulain, qui en aura besoin à sa naissance, le lait étant pauvre en cuivre. Si le stock hépatique est insuffisant (ration carencée donnée à la mère), le poulain sera carencé et plus susceptible de développer un défaut de croissance osseuse, une anémie …

  • Le zinc

Une carence en zinc impacte négativement la croissance. En fin de gestation, la phase de croissance rapide entraîne de forts besoins en zinc.

  • Le manganèse

La fonction principale du manganèse réside dans la croissance osseuse. Le besoin du fœtus en manganèse se situe en milieu de gestation.

  • Le sélénium

Le sélénium est un puissant antioxydant, également important pour la croissance du poulain. Choisissez de préférence un sélénium organique mieux assimilé par la jument.

  • L’iode

Beaucoup de chevaux sont carencés en iode, surtout ceux vivants loin du littoral. Or il est un élément clé lors de la formation des hormones thyroïdiennes du poulain. Un apport de sel marin non raffiné devrait satisfaire les besoins de la jument en iode.

e) Les vitamines

  • La vitamine A

La carence en vitamine A est rare, en effet elle est naturellement présente dans l’herbe en quantité suffisante.

Une carence en vitamine A pendant la gestation a des conséquences sur la croissance du poulain et sur sa santé. Cette carence s’observe lors d’alimentation de la jument au box, à base de foin de mauvaise qualité et sans supplémentation.

  • La vitamine D

La vitamine D agit comme un régulateur du métabolisme calcique. Elle favorise la fixation du calcium et du phosphore dans les tissus osseux. La carence en vitamine D est très rare.

Conclusion

Comme nous l’avons vu dans ce développement, l’alimentation de la jument gestante est donc un élément majeur quant au développement du poulain.

En effet, pendant toute la gestation les nutriments seront rendus disponibles pour le fœtus qu’au travers des échanges placentaires pendant les 11 mois de gestation. Par Conséquent, l’alimentation de la poulinière en particulier pendant le dernier trimestre avant la mise bas est un facteur crucial du bon développement post partum du poulain.

La nutrition de la jument pendant cette période doit donc faire l’objet de toute votre attention d’éleveur, car la bonne croissance de votre poulain conditionnera sa future carrière sportive sur le long terme.

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