Après des mois à se faire attendre, le printemps arrive enfin ! Pour les propriétaires, cette saison peut s’avérer difficile en ce qui concerne la gestion du poids de leur cheval. L’herbe riche, l’allongement du temps passé au pré, les changements d’alimentation et de l’intensité du travail sont des éléments qui peuvent affecter la condition physique de votre cheval. En conséquence, les chevaux peuvent être exposés de nombreuses pathologies comme la fourbure, des problèmes articulaires, des troubles digestifs et même de l’insulinorésistance.
Alors comment bien gérer la forme physique de son cheval au printemps ?
1. Qu’est-ce que la note d’état corporel de son cheval
La note d’état corporel (NEC) permet de suivre l’état de son cheval et de déterminer s’il doit prendre, perdre ou maintenir son poids actuel. Le but est d’évaluer la masse des dépôts adipeux d’un cheval.
Il existe deux échelles pour évaluer la NEC.
Celle de Carroll et Huntington allant de 0 à 5, 0 indiquant un manque d’état critique et 5 une obésité extrême. Une note entre 2,5 et 3,5 est considérée comme optimum.
L’échelle de Henneke quant à elle va de 1 à 9, 1 qualifie un état émacié, 9 un état obèse et 5 ou 6 indique un état corporel sain. A savoir qu’en fonction de la race du cheval et de son activité, la NEC recommandée peut varier légèrement.
N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire pour vous aider à calculer la NEC de votre cheval.
2. Comment suivre le poids de mon cheval ?
Si votre cheval ou votre poney a tendance à l’embonpoint ou à maigrir, vous avez certainement déjà l’habitude de garder un œil sur sa courbe pondérale.
En plus de calculer la NEC, vous pouvez utiliser un mètre barymétrique permettant de suivre le poids de votre cheval objectivement. Si vous voyez votre cheval tous les jours, il peut être difficile de voir les changements progressifs.
Surveiller le poids et l’état de votre cheval régulièrement est essentiel afin de pouvoir le gérer efficacement. Vous pourrez ainsi adapter au mieux sa ration et son niveau de travail afin de l’aider à garder ou retrouver son poids de forme.
3. Conseils pour adapter le régime alimentaire de mon cheval ?
a. Gérer l’accès à l’herbe
Au printemps, l’herbe est plus riche et elle contient plus de glucides simples. Lors du processus de digestion, ceux-ci sont transformés en amidon et en sucre ce qui peut augmenter l’apport en calories.
Limiter l’accès à l’herbe de printemps est une manière efficace d’abaisser l’apport calorifique. Lorsque cela est possible, il est recommandé de contrôler l’accès à pré et augmenter progressivement le temps passé à l’herbe. Pour les chevaux et poneys vivant dehors en permanence ou ceux déjà en surpoids, un panier peut s’avérer judicieux.
Donner un filet de foin avant de mettre votre cheval au pré peut aider à réduire son appétit. De plus, cet apport en fibres peut prévenir l’apparition de problèmes digestifs tels que les ulcères et les coliques.
Lectures conseillées :
Conseils pour un printemps au pré plus serein
b. Ajuster la ration de votre cheval
Vous aurez peut-être besoin d’ajuster la ration de votre cheval. Réduire le volume de concentré et augmenter le volume de fibres peut aider à limiter l’apport en calories tout en apportant les nutriments essentiels, les compléments et les fibres nécessaires au bien-être digestif et à la bonne santé générale.
Comme toujours, faites les changements progressivement afin de réduire les risques de désordres digestifs.
Si l’arrivée du printemps signifie que votre cheval travaille davantage, son alimentation doit rester équilibrée pour éviter une perte d’état ou des carences.
c. Changement de sa charge de travail
Après l’hiver, beaucoup de propriétaires sont désireux de reprendre un régime de travail plus soutenu ou simplement de partir faire des balades plus longues.
Augmenter la charge de travail doit se faire progressivement pour éviter les blessures et donner à votre cheval le temps de se remettre en forme. Si votre cheval est en surpoids, prenez-soin de ses articulations qui subissent une pression additionnelle.
Longer, travailler sur le plat et faire des balades plus longues sont une bonne façon de reprendre vos activités. Le travail en terrains variés et le saut quant à eux, nécessitent un cheval en bonne forme physique avant d’être remis au programme.
Des chiffres indiquent que jusqu’à 50% des chevaux sont en surpoids. Pour éviter des factures vétérinaires salées, assurer la bonne santé et le bien-être de votre cheval, la gestion de son poids est cruciale. Les changements métaboliques, environnementaux et de modes de vie qui arrivent avec le printemps peuvent influencer l’état de votre cheval. Une gestion active de l’accès à l’herbe, de son alimentation et de sa charge de travail.